Dans notre monde moderne on ingère beaucoup de choses. Généralement une journée complète se fait à la fois en présentiel et sur les réseaux sociaux et, étonnement, lorsqu’il ne se passe rien dans l’un, il ne se passe rien dans l’autre. Lorsqu’au contraire, tout s’accélère, on a facilement l’impression de tout rater, à force de louper la moitié de tout.
On ingère beaucoup sans forcément avoir le temps de mâcher. On lit, on écoute et on regarde souvent à la sauvette, entre deux trucs à faire. Pourtant, assez miraculeusement, des bribes de cet apéro permanent parviennent à se frayer un chemin dans les limbes de notre mémoire, comme une cacahouète qui passe dans le mauvais tuyau alors qu’on les avale sans y penser depuis tout à l’heure. Nous parvenons alors à voir des coïncidences se produire, des résonnances plus fortes qu’on ne l’aurait imaginé ou souhaité, entre notre vie en ligne et notre vie hors, si faire une telle distinction a encore le moindre sens. Spoiler : je suppose que non.